Guide de l'autonomie énergétique
Vous souhaitez acquérir une autonomie énergétique maximum ? Vivre loin du réseau ? Ce guide est fait pour vous.
LE RÊVE DE L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE
Et si on devenait tous énergétiquement indépendants ? Et si on débranchait la maison du réseau, pour profiter gratuitement d’une énergie universelle et verte ?
C’est l’ambition qui anime de nombreux et nombreuses solaristes : dire adieu à leur facture d’électricité et offrir à leur foyer une sécurité face à un avenir jugé incertain.
C’est un horizon légitime vers lequel porter son regard au moment d’envisager de faire le grand saut vers le solaire.
UNE RÉALITÉ PLUS CONTRASTÉE
Mais en 2023, il est très difficile de faire de ce rêve une réalité : la technologie - notamment celle des batteries - n’est pas encore mûre pour que le jeu en vaille la chandelle.
Aujourd’hui, il n’est possible d’atteindre une indépendance totale qu’au prix d’un coût absolument démentiel en matière d’équipement.
Qui plus est, il y a fort à parier que la sérénité énergétique obtenue grâce à une installation hors réseau n’atteigne pas celle d’une installation classique.
Or, c’est souvent pour gagner en confort qu’on veut mettre en place ce type de système.
On est donc loin du compte.
UNE AUTONOMIE EN CAMAÏEUX
Mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas, dès aujourd’hui, s’accorder une part d’indépendance face aux grands fournisseurs d’électricité, tout en préparant l'avènement d’une période grisante pour l’autonomie solaire.
En la matière, on peut représenter ce qui se fait actuellement comme un immense nuancier.
Certains maximisent l’autoconsommation avec une installation sous stéroïdes quand d’autres parviennent déjà à se couper du réseau, quoi qu’il en coûte.
Au fil de ce guide, nous allons explorer ces différentes approches afin que vous puissiez y adhérer ou non, en connaissance de cause.
Nous analyserons un peu les perspectives qui s’offrent en la matière, avant de vous suggérer ce qui nous semble être un bon compromis pour une installation “autonomie ready”.
Qu’est-ce que l’autonomie solaire ?
Commençons par nous accorder sur ce que nous entendons par “autonomie solaire”.
Pour saisir pleinement le concept, prenons la consommation d’énergie d’un foyer solarisé : entre 10h et 17h, la totalité de son électricité sera fournie en direct par ses panneaux photovoltaïques.
La nuit venue, si c’est le réseau qui prend le relais, nous sommes dans une démarche d’autoconsommation : le but est d’utiliser instantanément un maximum de sa production - le reste étant réinjecté dans le réseau.
Si à l’inverse, on veut stocker une partie de sa production le jour afin que celle-ci soit utilisée la nuit venue, alors nous rentrons sur le territoire de l’autonomie.
A. EST-IL RENTABLE D’OPTER POUR L’AUTONOMIE SOLAIRE ?
D’un point de vue matériel, ce qui définit une installation solaire à fin d’autonomie, c’est avant tout l’usage de batteries.
Et vous savez quoi ? Il est d’ores et déjà rentable aujourd’hui de s’équiper d’un système avec stockage d’énergie, à condition de vivre dans un pays dans lequel les tarifs d’électricité sont exorbitants.
C’est par exemple le cas au Danemark, où de nombreux solaristes arpentent progressivement le chemin de l’autonomie énergétique pour se protéger de tarifs explosifs et d’une électricité dramatiquement carbonée.
En France, les choses sont différentes : les politiques publiques tendent historiquement vers un interventionnisme protecteur.
C’est l’une des raisons qui explique qu’en France, on paie environ 23 centimes pour 1 kWh, quand on doit sortir 58 centimes en moyenne chez nos voisins danois.
B. COMMENT CALCULER LA RENTABILITÉ D’UN ÉQUIPEMENT DE STOCKAGE SOLAIRE ?
Méthode n°1 : Amortissement vs Économie
Il existe un calcul rapide pour savoir si l’achat de batteries est rentable ou non. N'hésitez pas à vous y reporter quand vous repérez un nouveau produit sur le marché ou à chaque hausse d’électricité.
Cela vous permettra de savoir exactement à quel moment agir - même si vous vous doutez bien que si ce moment vient, on sera les premiers à vous en informer.
Pour vous présenter ce calcul, nous prendrons les chiffres suivants :
- Sur les 10 prochaines années (2023 - 2033), avec 5% d’augmentation par an, le kWh du réseau coûtera entre 0,23 et 0,35€ TTC (hors abonnement). La moyenne des valeurs se situe à 0,29€, ce que nous prendrons ici comme valeur de référence.
- On considère qu’en France une batterie alimentée par des panneaux solaires peut réaliser en moyenne 200 cycles complets de chargement/déchargement sur une année.
- En 2023, les batteries généralement installées sur les systèmes en toiture ont une capacité de 5kWh et coûtent, “fournies et posées”, environ 5000€, soit autour de 1€ par Wh de capacité de stockage.
- Celles-ci sont garanties jusqu’à 10 ans, ce que nous considérons donc être leur durée de vie.
Libre à vous de faire varier ces chiffres selon la réalité de l’équipement dont vous voulez vous équiper.
Prêt ? C’est parti.
- Combien de kWh peut me fournir ma batterie sur une année ? 5kWh x 200 cycles = 1000kWh
- Combien d’€ peut me faire économiser ma batterie sur le réseau ? 1000kWh x 0,29€ = 290€
- Combien me coûtera ma batterie par an sur sa durée de vie ? 5000€ / 10 ans de garantie = 500€
On se rend donc compte que la batterie coûte de l’argent plus qu’elle n’en fait économiser. A vrai dire, elle coûtera donc 500 - 290 = 240€ par an.
En imaginant que la batterie tienne 5 ans de plus que sa garantie, le compte n’y est toujours pas :
240€ de coût annuel x 10 ans = 2400€ de coût sur la décennie.
- 5 ans de bonus x 290€ = 1450€ d’énergie économisée sur cette période supplémentaire.
- 2400€ de coût décennal - 1450€ d’économie post-amortissement = 950€ de coût final.
Nous ne pouvons donc franchement pas vous dire qu’aujourd’hui, il est rentable d’acheter une batterie en France.
Maintenant, si nous étions au Danemark, qu’en serait-il ?
- 1000kWh x 0,58€ = 580€ d'électricité économisée par an.
- 580€ d’économie - 500€ d’amortissement = 30€ d’économie annuelle.
En faisant le pari que la batterie durera 5 ans de plus que sa garantie, on arriverait à : (30€ x 10 ans) + (580€ x 5ans) = 3200€ d’économie au total.
La démarche est alors franchement plus pertinente.
Il y a une faiblesse assumée dans ce calcul : il ne prend notamment pas en compte la déperdition énergétique des batteries actuelles, qui peut monter jusqu’à 20% - c’est quelque chose qui devrait varier dans les prochaines années, mais qui est difficile à anticiper.
Reste que cette méthode nous donne une bonne indication de s’il est ou non rentable de s’équiper.
Méthode n°2 : le coût du Watt stocké
Il existe une seconde méthode pour vérifier la pertinence économique de la démarche : il s’agit cette fois de calculer le prix du Watt que vous allez stocker et de le comparer à celui que vous allez consommer sur le réseau.
Reprenons les chiffres ci-dessus :
Sur sa durée de vie de 10 ans, notre batterie vous fournit 200 cycles de 5kWh par an. Cela correspond environ à 2000 cycles (les garanties oscillent entre 1000 et 6000 selon les technologies, adaptez les donc selon vos chiffres).
Au total, la batterie fournira 2000 cycles x 5kWh = 10 000kWh tout au long de sa vie.
Ainsi, si elle coûte 5000€, alors 5000€/10 000kWh = 0,5€ du kWh.
Pour savoir si une batterie est rentable, comparez le prix de ce kWh stocké à celui fourni par le réseau : au Danemark, à 58ct, c’est rentable, en France, à 23ct, ça ne l’est pas.
À noter : il manque aussi à ce calcul le prix de revient du kWh produit, qui dépend de votre installation solaire. Mais de même, prenez ce calcul pour ce qu’il est : une simulation rapide de rentabilité. À vous d’affiner avec la réalité de votre projet.
Quelles batteries pour devenir autonome grâce au solaire ?
Le paramètre de pure rentabilité n’est peut-être pas votre seul cheval de bataille. Vos convictions personnelles, ou un projet immobilier très spécifique pourraient vous pousser à vouloir ou devoir réfléchir à une solution qui fait fi du réseau public.
Vous êtes dans votre bon droit. Et nous allons vous tâcher de vous guider.
Commençons par vous aider à appréhender les batteries du marché : il existe une certaine variété de technologie (lithium-ion, GEL etc…). Vous pouvez librement aller creuser le sujet, mais tâchons ici de nous concentrer sur l’essentiel.
Au-delà des types de batteries, il y a 3 principaux paramètres que nous vous invitons à prendre en compte prioritairement.
LA CAPACITÉ DE LA BATTERIE
Non, il n’est pas toujours nécessaire d’opter pour une batterie ultra capacitive. Dans une démarche “d’autoconso augmentée”, une batterie maline et puissante peut faire de l’excellent travail.
Mais dans l’optique de prendre un maximum d’indépendance, vous allez avoir besoin de vous assurer que votre batterie puisse vous fournir un maximum de courant.
C’est un paramètre qui se trouve sur la fiche technique de votre batterie et qui se compte en kWh.
Attention cependant à bien prendre en compte un facteur supplémentaire : la plupart des batteries ont une capacité de chargement/déchargement limitée : entre 60 et 80% de la capacité annoncée pourront être utilisés.
Généralement, en France, on dit qu’il faut 1kWh de capacité de stockage pour 2kWc de capacité de production. Ainsi vous optimiserez votre utilisation de la batterie, en particulier en hiver.
Soyez donc attentifs à ce paramètre au moment de dimensionner votre installation.
LA PUISSANCE DE LA BATTERIE
Que vous le vouliez ou non, cet aspect est au moins aussi important que la capacité de votre batterie.
En effet, la puissance détermine le nombre de Watt que votre stockage est capable de délivrer à un instant T pour répondre aux besoins de votre maison.
Quand bien même vos batteries seraient archi pleines, si votre matériel ne dispose pas d’une puissance suffisante, vous ne pourrez pas faire marcher vos engins les plus énergivores - au hasard, une machine à laver.
De même, c’est ce paramètre qui va déterminer si votre batterie va se charger rapidement ou non : si celle-ci met trois jours à se remplir alors que vous êtes censés la vider toutes les nuits, vous allez avoir un sérieux problème.
Pour bien déterminer cela, relevez la puissance délivrée sur votre compteur à 7h et à 22h sur plusieurs semaines (ou mois) et tâchez d’en faire une moyenne.
Cela vous donnera une bonne idée de la puissance dont vous aurez besoin pour assurer votre consommation la nuit venue.
LE NOMBRE DE CYCLES GARANTIS
Enfin, soyez attentif au nombre de cycles de chargement/déchargement qui se trouve sur votre garantie.
Généralement, celle-ci est exprimée pour une durée de vie et un nombre de cycles, et quand le premier des deux est atteint, la garantie expire.
Vous avez donc tout intérêt à être attentif à ce que communique le fabricant à ce sujet pour savoir combien de temps pourra tenir votre matériel avant que vous n’ayez à le remplacer.
De même, il y a tout un tas de conditions optimales d’utilisation pour chaque type de batterie. Ça semble bête, mais plus vous vous en approchez, plus celles-ci tiendront longtemps. Rencardez-vous sur le sujet avant de passer à la caisse.
Comprendre les différentes installations solaires pour devenir autonome
Rentrons maintenant dans le concret et passons en revue les trois principales philosophies qu’on retrouve au gré des installations solaires dédiées à l’autonomie.
A. UNE INSTALLATION SOLAIRE RACCORDÉE AU RÉSEAU, ASSORTIE DE BATTERIES
Ce premier système est l’extension naturelle d’un système d’autoconsommation.
L’idée est de rester brancher au réseau, mais de consommer l’essentiel - sinon la totalité - de son énergie dans sa production photovoltaïque - directe et stockée dans les batteries.
Ce système se base sur un système d’autoconsommation “classique” : on retrouve des panneaux solaires et un onduleur, mais ici, on ajoute des batteries (et, selon le couplage, un onduleur de batterie) à l’équation.
Il existe deux méthodes pour mettre en musique cette configuration, et on ne va pas se mentir, nous avons notre favorite.
Couplage DC
Sur le papier, en termes de rentabilité, le couplage DC a tout pour plaire. Le principe est de connecter directement l’énergie produite par les panneaux photovoltaïques aux batteries, avant que celle-ci ne soit renvoyée dans le réseau.
Ça semble logique : les panneaux produisent une électricité en courant continu et c’est justement ce que les secondes prennent en charge. Autant aller au plus direct.
On utilise pour cela ce qu’on appelle un “Onduleur Hybride” pour orchestrer l’ensemble, de la gestion de la charge de la batterie au rôle de normalisation de l’électricité en courant alternatif, pour que celle-ci puisse être utilisée par vos équipements.
Couplage AC
À l’inverse, un couplage AC complète une installation traditionnelle. La production de vos panneaux passe par un onduleur classique (ou des micro-onduleurs) pour atterrir dans votre réseau.
Le principe est simplement d’ajouter une seconde installation indépendante incluant un onduleur de batteries et les batteries qui vont avec.
Intuitivement, on se dit qu’il serait dommage de payer un onduleur supplémentaire pour prendre en charge les batteries quand on peut s’en passer. Mais ce n’est pas aussi simple.
POURQUOI CHOISIR LE COUPLAGE AC ?
Nous recommandons le couplage AC et cet article vous expliquera en long et en large pourquoi. Tâchons de vous livrer ici une version raccourcie :
Un onduleur hybride (pour le couplage DC) est pensé pour fonctionner avec des batteries précises - en termes de normes, de puissance, de technologie.
Vous êtes donc tenus d’utiliser des batteries adaptées à celui-ci. Le problème, c’est que nul ne sait si celles-ci seront disponibles dans le futur - ni si les futures batteries pourront y être adaptées. Difficile ainsi de se projeter à long terme.
Puisque c’est un circuit indépendant, vous pouvez penser votre système de batteries en Couplage AC comme vous voulez et quand vous voulez.
Il est donc possible de vous équiper aujourd’hui, d’attendre que la technologie soit plus efficace ou de faire varier votre installation selon vos besoins : tout est envisageable, vous n’êtes contraints nulle part.
Enfin, un onduleur hybride est 1500 à 2000€ plus cher qu’un onduleur classique - ce qui correspond globalement au prix d’un onduleur de batteries. Et vous ne bénéficiez pas des avantages procurés par les micro-onduleurs.
POURQUOI OPTER POUR CE TYPE D’AUTONOMIE SOLAIRE ?
Dans une approche d’autonomisation énergétique, ce système (en couplage AC ou DC) que nous qualifierons de “modéré” a une grosse lacune : vous n’êtes pas protégés des coupures de courant venues du réseau. Il faut pour cela des batteries spécifiques.
C’est contre-intuitif, mais puisque vous êtes connectés au réseau, vos batteries sont conçues pour cesser de fonctionner en cas de coupure. L’objectif est de permettre à un technicien d’intervenir en toute sécurité - et tant mieux.
Le point fort, c’est l’évolutivité et la progressivité possible de ce type d’installation : vous pouvez à tout moment upgrader votre système et vous adapter aux (r)évolutions technologiques à venir.
De plus, vous pouvez sereinement opter pour un système rentable d’autoconsommation avec vente de surplus dès maintenant : vous avez la certitude de pouvoir switcher vers cette configuration facilement dès que le moment sera opportun.
B. UN SYSTÈME AVEC BACK-UP
Objectivement, en France, en 2023, nous avons l’un des réseaux les plus fiables au monde. En moyenne, les français n’en sont coupés qu’une heure par an, en cumulé.
Maispour X ou Y raisons, il est possible que ce ne soit pas le cas chez vous et que vous teniez à vous mettre à l’abri de ces contrariétés.
Vous êtes aussi libres de penser que ce service public tend à se dégrader dans le futur et qu’on n’a jamais tort d’avoir un coup d’avance.
À ce moment-là, il est tout à fait envisageable de jouer sur les deux tableaux : il est possible de rester connecté au réseau et de mettre en place ce qu’on appelle dans le milieu “une back-up” pour prendre le relai en cas de problème.
Une back-up sécurisée
Pour comprendre comment se conçoit un système avec back-up, il est nécessaire de comprendre pourquoi, dans le cas précédent, les batteries se coupent s’il y a un problème sur le réseau.
Imaginez qu’il y ait un problème quelque part entre vous et une centrale électrique.
Le réseau ne fournit plus d’électricité mais vos batteries continuent de vous alimenter. A ce moment-là, le moindre surplus délivré par votre système de stockage ou vos panneaux est renvoyé dans le réseau. Or, s’il y a un technicien qui travaille à ramener la lumière dans votre quartier, il va passer un sale quart d’heure.
Personne n’a envie de ça, et c’est pour ça que votre équipement se coupe au moindre problème global. Mais il est possible de faire l’inverse. C’est ce qu’on appelle des back-up “off grid”.
De sérieux ajustements
Plutôt que de couper votre matériel, l’idée est de mettre en place un système de switch pour vous isoler du réseau si celui-ci tombe en rade.
Pour cela, vous devez opter pour des batteries adaptées (voir la fiche technique) et un système de monitoring, un gestionnaire d’énergie dédié qui lancera le circuit d’urgence dès qu’il détectera le problème.
L’avantage, c’est qu’il vous aide aussi à régler un problème de taille : sans réseau pour absorber votre surplus, vos panneaux continueraient de charger vos batteries à l’infini, ce qui se solderait par une fonte dangereuse de votre matériel et un déluge de gaz toxique.
Pour s’assurer que toute votre installation communique bien, veillez à trouver sur leur fiche technique la mention du Protocole MODBUS - un langage qui permet aux machines de tailler la bavette à travers votre réseau.
Se concentrer sur les équipements d’urgence
L’objectif d’une installation avec back up est donc de pallier des coupures momentanées.
La philosophie qui anime ce type d’installation est d’éviter l’inconfort de se retrouver dans le noir complet, de voir son congélateur revenir à température ambiante, d’assurer le fonctionnement des équipements essentiels à tout moment.
Il sera pour cela nécessaire de recâbler votre maison pour mettre les équipements indispensables sur un même circuit et d’adapter la puissance de vos batteries à la puissance requise par celui-ci.
La bonne nouvelle, c’est que vous n’aurez pas besoin d’acheter des centaines de kWh de capacité. La mauvaise, c’est que cette opération se conçoit et se réalise avec un installateur compétent et peut coûter une certaine somme. Mais c’est la solution idéale pour se mettre à l’abri des coupures de courant.
Un confort coûteux
Un système avec back-up peut s’adapter à un couplage AC ou DC. Toutes les batteries, cependant, ne fonctionnent pas hors du réseau. A vous de vous en assurer.
Il vous faudra aussi un système de monitoring adapté pour prendre le relai en cas de coupure du réseau et assurer la juste charge et décharge des batteries.
Tout ceci à un coût certain.
Se pose maintenant la question de la pertinence : notre rôle est de vous dire qu’en 2023, le coût des ajustements nécessaires à la mise en place de ce système vont achever d’atomiser tous vos espoirs de rentabilité. Et de rappeler qu’en France, le réseau coupe en moyenne environ une heure par an.
Il existe des pays bien moins stables, dans lesquels il peut par contre être avisé de s’équiper de la sorte : au hasard, les États-Unis.
Reste que ce n’est pas à nous de décider de comment doit être équipée votre maison : si votre confort est quelque chose qui vous tient à cœur, soyez libres de vous lancer dans cette aventure.
C. UN SYSTÈME 100% HORS RÉSEAU
Adieu EDF !
Jusqu’ici, nous avons évoqué des modèles éprouvés - en France, mais surtout à l’étranger. Nous passons maintenant à un registre d’installation plus aventureux.
Il est possible de se déconnecter complètement du réseau. Mais à vrai dire, les maisons 100% autonomes sont encore au stade de l’expérimentation.
On les retrouve notamment dans le cas de maisons coupées du réseau dont les coûts de raccordement seraient vraiment explosifs.
Nous allons le voir : atteindre un tel objectif dans une maison équipée du confort moderne nécessite une réflexion globale autour de l'efficacité énergétique.
“100% off grid” mais toujours pas 100% autonome.
L’idée est donc de n’avoir aucun lien avec le réseau. Vos panneaux, votre onduleur et vos batteries devront marcher de concert pour supporter la consommation de votre foyer de manière autonome et sécurisée.
Sur le papier, pas de problème. Un gestionnaire d’énergie affuté pour assurer le monitoring et c’est parti, n’est-ce pas ?
Dans la réalité, c’est plus compliqué : pour faire face aux mois hivernaux, vous devez largement surdimensionner votre parc de panneaux solaires et de batteries, ce qui représente un budget non négligeable.
Même à ce moment-là, vous ne pouvez pas avoir l’assurance d’être à l’abri : il suffit d’une période particulièrement nuageuse pour que vos panneaux deviennent muets et que vos batteries s’épuisent à la tâche.
Il ne reste alors plus d’autre choix que le bon vieux groupe électrogène - et franchement, personne n’a envie de s’affranchir d’EDF pour se retrouver dépendant de Total.
Vivre différemment
Une installation comme celle-ci nécessite d’énormes aménagements, au-delà même de l’aspect purement solaire de votre installation.
Chaque Watt compte !
Pour optimiser votre autonomie, il sera nécessaire de faire des investissements structurels sur des sujets comme l’isolation ou le chauffage de votre foyer afin de ne pas dépenser le moindre Watt inutilement.
De même, une installation 100% off-grid rythme votre quotidien au fil de votre production et de votre consommation.
Il n’est désormais plus question d’optimiser des économies en programmant votre lave linge à 14h, comme dans le cadre d’une démarche autoconso.
Il s’agit maintenant de pouvoir le faire fonctionner, de lui fournir la puissance électrique requise tout en laissant assez d’énergie dans vos batteries pour qu’elles vous alimentent le soir venu.
Ce jeu d’équilibriste constant est crucial pour éviter toute mauvaise surprise - tâchez d’être bien sûr que c’est ce à quoi vous aspirez.
Une vallée de la déception ?
Les retours que nous avons de Français qui ont pris le chemin de l’autonomie solaire totale sont plutôt contrastés.
Certes, il y a le plaisir de savoir que sa maison est intégralement propulsée par une énergie verte et produite sur place.
Mais il y a surtout beaucoup d’angoisse et de charge mentale : la peur d’un dysfonctionnement, la nécessité d’organiser son quotidien en fonction de la production solaire et le besoin constant de vivre à l’économie, c’est tout un mode de vie auquel on ne peut déroger.
L’autonomie 100% hors réseau pour une résidence principale est un choix plutôt risqué. Par contre, c’est un dispositif qui pourrait gagner en pertinence dans le cadre d’une maison de vacances isolée de type chalet ou tiny house qui ne serait pas raccordée au réseau.
D’autre part, il n’est pas impossible de cumuler les sources d’électricité autoproduite : mêler hydraulique ou éolienne et solaire peut contribuer à compenser la disette hivernale. Mais chaque source supplémentaire représente un budget potentiellement conséquent.
Encore une fois, c’est à vous d’arbitrer.
D. UNE AUTONOMIE MOBILE
Abordons enfin un autre versant de l’autonomie électrique : sa version mobile.
Il est en effet possible de mettre sur pied des kits déployables ou des remorques solaires permettant d’assurer un minimum de confort dans le cadre d’un mode de vie itinérant.
Il existe d’ailleurs de formidables “générateurs solaires” qui combinent onduleurs, régulateur de charge et batterie par des marques comme Bluetti, Ecoflow ou Jackery.
C’est notamment un type d’installation qu’on retrouve volontiers chez les utilisateurs de camping-car pour ménager la batterie de leur véhicule tout en s’assurant un confort minimal.
Ces installations d’appoint suffisent pour assurer la charge des principaux appareils, faire fonctionner une petite machine à café, un poste de radio, etc...
Ils fonctionnent sur le même modèle qu’une installation off-grid, et connaissent les mêmes limites pratiques. Pour le dire vite, “ça dépanne”.
Le futur mettra du solaire sur la route
La mobilité solaire est au cœur des dernières innovations de l’industrie automobile.
Alors que le virage électrique des modes de transports individuels et collectifs tend à se généraliser, les constructeurs cherchent à garder un coup d’avance et à augmenter l’autonomie des véhicules en utilisant l’énergie photovoltaïque.
À ce stade, il n’existe que des prototypes odieusement coûteux dont il serait inconsidéré de s’équiper, mais il n’est pas absurde d’estimer que d’ici 20 ou 30 ans, nos voitures seront motorisés au solaire, au moins en partie.
Et demain ?
Aujourd’hui en France, le réseau est fiable. L’approvisionnement est globalement sécurisé. Selon nous, ça ne devrait pas changer dans les prochaines années.
Mais c’est un point de vue qui nous appartient : personne n’a de boule de cristal et chacun est libre d’avoir son propre avis à ce sujet.
Ce dont nous sommes sûrs, par contre, c’est que les hausses tarifaires sont inévitables.
D’une autoconsommation heureuse à une autonomie concrète
Nous l’avons évoqué : le futur tournera sur batteries. Il est absolument certain que la technologie va évoluer et vous pouvez être sûrs que d’ici une dizaine d’années, il va devenir pertinent de s’équiper.
Il est d’ores et déjà simple de passer au solaire aujourd’hui avec un système pensé pour l’autoconsommation avant de basculer demain vers une forme sécurisante d’autonomie facilement.
Concevoir une installation solaire d’autoconsommation pour s’autonomiser demain
Nous allons ici vous recommander l’installation que nous jugeons la plus pertinente si vous souhaitez ménager la chèvre et le chou, à savoir être rentable aujourd’hui pour être autonome demain.
Une toiture solaire propice à l’autonomie
Cett installation reprend le principe général d’une installation d’autoconsommation. Comme nous l’avons vu, toutes ces installations sont battery ready grâce au Couplage AC.
Il est par contre nécessaire de faire quelques choix hautement stratégiques pour pouvoir librement la moduler au fil du temps.
Parce que pour être rentable aujourd’hui, vous devez vous dimensionner au plus près de votre consommation diurne. Au moment de switcher vers des batteries, vous aurez sûrement besoin d’augmenter la capacité de production de votre système pour pouvoir les charger de manière optimale.
Pour cela, nous vous recommandons l’usage de micro-onduleurs.
Chacun de ces petits modules prend en charge un panneau individuellement. Cela vous permet :
- De pouvoir ajouter à tout moment des panneaux de votre choix
- De pouvoir ajouter des panneaux différents les uns des autres sans aucun problème
Une mise à jour de votre circuit électrique général et la création d’un circuit prioritaire.
Légalement, en France, il est nécessaire de configurer son circuit domestique en triphasé à partir de 6kWc de capacité de production.
C’est heureux : le triphasé vous permet de faire transiter sereinement une grande quantité d’énergie. Avec l’évolution des usages - et l’avènement des véhicules électriques - vous avez tout à gagner à y passer dès maintenant.
De même, profitez de ces petits travaux pour établir avec votre installateur un circuit ou des circuits d’urgence. Dans une démarche d’autonomie, il y a fort à parier que vous finissiez par en avoir besoin, alors autant tout faire en une seule fois.
Le moment venu, vous pourrez brancher un circuit de batteries secondaires, ou, à défaut, un groupe électrogène pour les jours de disette.
La préparation d’un espace battery friendly
Ce que vous pouvez aussi faire dès maintenant, c’est réfléchir au meilleur endroit dans lequel installer votre système de stockage : il vous faudra évidemment de la place, mais aussi un espace sec, frais, ventilé et à l’abri de la lumière.
Y penser maintenant vous permettra d’éviter de faire des mauvais choix dans la précipitation demain.
Notez cependant qu’il existera bientôt des alternatives plug & play à brancher sur prise, et qui s'intégreront facilement à votre maison. Il sera alors bien plus simple et moins coûteux en espace de mettre en place son système de stockage.
Rendre sa maison hyper efficace
Enfin, si vous avez du budget à mettre aujourd’hui dans des batteries non rentables, on vous suggère de l’utiliser différemment.
Nous l’avons vu, accéder à l’autonomie, c’est réduire au maximum la charge énergétique de son foyer.
Inutile de vous dire que si votre maison est une passoire thermique, que vous vous chauffez avec des grille-pains d’avant-guerre et que votre frigo date des 80’s, vous avez du pain sur la planche avant de pouvoir envisager l’autonomie.
Ce qui est chouette, c’est qu’entre les technologies d’isolation qui arrivent à maturité, les systèmes malins de pompes à chaleur et la mise sur le marché d’équipements faiblement énergivores, vous pouvez d’ores et déjà mettre en œuvre ces changements structurels.
Il ne restera alors plus qu’à brancher, le moment venu, des batteries efficaces pour faire sereinement vos derniers adieux à vos factures d’électricité.
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