A ce stade du championnat, vous avez peut-être lu nos articles pour tout comprendre sur les onduleurs. Peut-être même avez-vous été jusqu’à ce petit papier qui compare micro-onduleurs et optimiseurs ? Parfait, mais sinon, pas de panique : on va y aller pas à pas.
Déjà, sachez que ce qu’on appelle un “panneaux AC” n’est rien de moins qu’un panneau classique, assorti d’un micro-onduleur.
Si on les choisit d’habitude séparément, sachez qu’il est désormais possible que l’on vous propose des panneaux qui en sont équipés d’usine.
On a parlé avec nos experts Sunology HOME, et ils sont unanimes : aujourd’hui la majorité des installateurs en France recommandent d’opter pour cette configuration de système solaire.
Que vous le vouliez ou non, c’est le nouveau standard en termes de toiture solaire et on vous explique pourquoi.
Module AC vs Onduleur de chaînes : petit historique
Avant de rentrer dans les détails, replaçons quelques bases : traditionnellement, un système solaire est basé sur une multitude de panneaux qui sont tous reliés à un onduleur dit “de chaînes” qui normalise et injecte la production dans le réseau.
Celui-ci a la capacité d’optimiser son rendement par rapport à un ou des groupes de panneaux, les fameuses “chaînes”. Il est donc historiquement très sensible aux particularités in situ comme les ombrages ou les orientations multiples.
Voici une installation en chaînes :
Popularisée dans les années 2010, la technologie des micro-onduleurs affine le propos en dédiant à chaque panneau un onduleur miniature de la taille d’un livre de poche.
Il a fallu une trentaine d’années pour que cette technologie arrive à maturité, mais ceux qui ont parié sur elle n’ont pas eu tort, comme nous allons le voir.
Si leur rendement est un peu moins bon que celui d’un onduleur de chaînes, leurs avantages deviennent si conséquents qu’il serait souvent absurde de s’en passer.
Voici une installation par micro-onduleurs :
Pourquoi les “panneaux AC” supplantent-ils les onduleurs traditionnels ?
L’installation et la sécurité
Vous n’êtes peut-être pas sans savoir que le courant continu implique une haute tension qui n’est pas tout à fait sans danger.
Même si c’est aujourd’hui très marginal, l’essentiel des départs de feu recensés sur des toitures solaires proviennent d’installation en courant continu.
C’est pour faire face à ce danger que les installateurs sont obligés d’ajouter un certain nombre d’équipements de protection sur votre toit - interrupteurs d’urgence, et autres fusibles - qui s'avèrent relativement coûteux.
Les micro-onduleurs minimisent ce problème en normalisant très rapidement l’énergie produite. Dès la sortie du panneau, l’électricité circule en courant alternatif - clairement moins pyromane et moins chère à sécuriser.
La gestion des ombrages
Si une ombre vient se jeter sur votre panneau solaire, ne comptez plus sur lui pour produire de l’énergie - logique.
Mais sachez que cette perte de productivité va se répercuter sur toute la chaîne à laquelle il est lié.
Pour vous donner une idée, sachez que si un pigeon décide de faire ses besoins sur un panneau, la production de celui-ci sera abaissée de 50%. Et la tuile, c’est qu’il en sera de même pour tous les autres panneaux qui lui sont branchés en série.
Jusqu’à la prochaine pluie, vous perdez 50% de votre production globale.
Un micro-onduleur ne s'intéresse qu’à un seul panneau et chacun d’entre eux est indépendant. Dès lors, seul le panneau ainsi crotté s’en trouvera affecté, les autres continueront de bombarder au maximum de leur capacité.
Attention cependant : des onduleurs de chaînes parmi les plus récents ont montré qu’ils étaient capables de gérer les ombrages à peu près aussi bien que des micro-onduleurs. C’est notamment dû à une utilisations des optimisateurs et un fin usage du tracking MPPT.
L’inadéquation de vos panneaux, les orientations multiples et l’évolutivité de votre système
Sachez qu’il existe une caractéristique sur la fiche technique de vos panneaux qui s’appelle la tolérance de puissance.
C’est la différence de performance qu’il peut y avoir entre deux panneaux similaires. Si aujourd’hui, vous pouvez exiger une tolérance proche du zéro, sachez que d’infimes variations peuvent provoquer un effet dit de “mismatch”, qui va nuire à votre production.
Ce problème est encore plus marqué si vous voulez ajouter des panneaux différents - parce que plus performant ou parce que simplement disponibles - dans le futur.
Autre configuration problématique : si vous souhaitez orienter vos panneaux dans des sens variés, vous ferez face aux mêmes types de problèmes.
En parlant d’évolutivité, notez que le concept de chaînes implique un nombre maximal de panneaux installables sur une même chaîne. C’est une considération qui pourrait fortement limiter l’augmentation de puissance de votre installation à terme.
Là encore, les micro-onduleurs répondent à ces problématiques.
Un onduleur par panneau, ça annihile ce fameux effet de “mismatch”. Mais encore mieux : il vous permet d’installer n’importe quel panneau sur votre toit et d’en profiter au maximum de ses moyens.
Le tracking de performance et d'éventuels problèmes
Le principe de trackers MPPT (Maximum Power Point Tracking), c’est de chercher le point optimal de rendement d’un panneau et d’adapter le travail de l’onduleur en conséquence.
Sur un onduleur de chaîne, celui-ci est cherché sur l’ensemble de la chaîne.
Avec des micro-onduleurs, à chaque panneau son point de rendement optimal. C’est donc beaucoup plus précis.
Il en va de même pour les dysfonctionnements : il sera excessivement simple de détecter d’où vient un problème en scrutant la production de chaque micro-onduleur que de devoir grimper sur son toit à la recherche de la panne.
La robustesse globale et la fiabilité
S’il s’avère que quelque chose décide de faire des siennes dans votre onduleur de chaînes, c’est toute la production qui s’en trouve affectée.
Sur une installation en micro-onduleurs, une avarie ne touchera que le rendement d’un panneau, le reste continuera de fonctionner à 100%.
Dans la même idée, on peut s’attendre à ce qu’un micro-onduleur soit plus fragile, car il est soumis aux précipitations, à de forts écarts de température, etc… Mais en vérité, les bons produits actuellement sur le marché sont souvent garantis 25 ans.
A l’inverse, avec sa charge énorme de travail, un onduleur de chaînes n’est souvent garanti qu’une dizaine d’années. En partant de cette base, on peut facilement se rendre compte de la confiance qu’ont les fabricants à propos de la durabilité de ces deux technologies.
Les “panneaux AC” ne sont pas parfaits sur tous les points
Leur efficacité
Nous l’évoquions en début d’article : malgré de belles avancées, les micro-onduleurs ne sont pas encore aussi performants que les onduleurs traditionnels. Du moins, c’est le cas en théorie.
Des chercheurs de l’université de Limoges ont comparé le ratio de performance d’une installation en panneaux AC et d’une installation classique. Ils en déduisent que dans l’application, il n’y a aucune différence entre les deux.
Leur prix
Là par contre, aucune étude ne semble vouloir nous rassurer : une installation basée sur des panneaux AC coûte en moyenne entre 20 et 30% plus cher qu’un système centralisé.
Chaque panneau ajouté dans le futur nécessitera son propre onduleur, là où, dans la limite de ses capacités, un ajout sur un onduleur à chaînes n'entraînera aucun besoin à ce niveau.
Cela dit, cette information est à mettre en perspective avec la durabilité qu’on attend de chacun de ces deux types d’onduleurs.
Dois-je m’équiper de “panneaux AC” ?
Comme vous pouvez le constater, il existe un certain nombre d'avantages aux panneaux solaires AC utilisant des micro-onduleurs.
La raison la plus courante pour laquelle ils sont installés, c’est pour faire face à des problèmes d’ombrages ou d’orientations multiples.
Mais il est de plus en plus sage de choisir cette technologie pour s’assurer une capacité d’extension future. On peut d’ailleurs noter que puisque l’installation est facilitée, certains y voient une protection contre d’éventuelles erreurs de branchement, ainsi qu’une plus grande simplicité de diagnostic en cas de panne.
Au-delà de ces notions, les micro-onduleurs deviennent un choix de conviction. La conviction est-elle un bon argument pour payer le surcoût nécessaire ?
C’est à vous de voir, mais si votre toit est suffisamment protégé des nuisances, personne ne trouvera absurde en 2023 que vous optiez pour une installation classique et il est certain que vous rentabiliserez encore plus vite votre investissement.
Et maintenant ?
Sauf erreur de notre part, vous commencez à devenir incollable sur les onduleurs. Bravo !
Vous voulez passer ceinture noire ? Assurez-vous d’avoir lu tous nos articles sur le sujet.
Enfin, si vous vous sentez prêt à passer à l’action, rencontrez nos experts Sunology HOME pour faire un plan solaire de votre toiture idéale, basée sur les spécificités de votre foyer et de votre consommation.
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