Si vous vous êtes déjà plongés dans les fiches techniques de différents panneaux solaires du marché actuel, vous avez forcément croisé la mention “PERC”, posée là comme une sorte d’argument d’autorité censé vous impressionner. 

Ici, on est plutôt d’avis que les utilisateurs de matériel solaire gagnent à savoir ce avec quoi ils s’équipent. Vous vous doutiez bien qu’on n’allait pas résister longtemps à l’envie de faire la lumière sur cette technologie qui optimise le rendement de vos panneaux solaires.

Comment transformer les rayons du soleil en électricité ?

Pour comprendre en quoi la technologie PERC optimise le rendement de votre installation, il faut commencer par comprendre comment celle-ci transforme les rayons du soleil en énergie. 

Les cellules de votre panneau solaire sont en silicium. Quand les rayonnements solaires les frappent, ils créent du mouvement au niveau atomique : des électrons, chargés négativement, se détachent des atomes, qui, ainsi délestés, deviennent positifs (on les renomme alors cations). 

Comme la nature a horreur du désordre, les électrons vont tout faire pour se recombiner avec les cations afin de reformer une structure équilibrée, neutre. 

C’est dans ce phénomène que prend racine l’énergie solaire. 

On fait pourtant face à un problème : si les retrouvailles entre l’électron et le cation se passent à l'extérieur de la cellule, on perd tout ou partie de l’énergie produite. 

Ceci posé, il devient alors limpide que tout ce que vous mettrez en place pour retenir l'exécution de ce phénomène dans la cellule optimisera le rendement de celle-ci. Et c’est justement le rôle de cette fameuse technologie PERC.

Comment fonctionne la technologie PERC ?

La technologie PERC consiste en l’ajout de deux couches dites de “passivation” au recto et au verso de la cellule. 

Pour votre culture générale, sachez que celles-ci sont composées d’oxyde d’aluminium, d’oxyde de silicium et de nitrure de silicium et sont directement mis en contact avec les connecteurs métalliques qui conduisent l’électricité de la cellule à l’onduleur.

Notez que sur les cellules conventionnelles, le cheminement des électrons se fait du haut vers le bas. 

En encadrant la cellule d’oxydes isolants, on contraint les électrons et les cations à trouver leur chemin à travers la cellule plutôt qu’en dehors - et notamment sous la base de la cellule. Tout simplement.

Autre point important : une partie non négligeable des rayons du soleil traversent la cellule sans provoquer la réaction attendue. 

La couche de passivation à la base de la cellule va favoriser la réflexion de ceux-ci pour les faire rebondir. C’est ainsi une seconde chance de venir frapper les atomes de silicium et engendrer la production d’énergie.

Dernier effet Kiss Cool : en renvoyant ces rayonnements, la couche basse de passivation va légèrement diminuer l’échauffement du panneau. 

Vous y gagnerez donc un peu en efficacité globale à l’arrivée des beaux jours. 

Mais il y a une petite contrepartie à ce joli cercle vertueux. 

Lors de ses premiers jours d’exposition, une cellule photovoltaïque classique est victime d’une dégradation de ses performances liée à l’exposition à la lumière. On appelle ça “Light Inducing Degradation (LID)”.

Prenez des baskets blanches : neuves, elles sont immaculées et brillent de mille feux. Mais après 2 ou 3 jours d’utilisation, elles perdent naturellement de leur éclat. Vous pouvez considérer la LID comme un effet similaire sur vos cellules solaires.

C’est un effet tout à fait normal et pris en compte par les fabricants - cependant, l’ajout des couches de passivation dans une cellule PERC va légèrement empirer cet effet d’environ 1,5 à 3%. 

Pas d’inquiétude cependant : au moment d’en faire le bilan, les avantages de cette technologie sont bien supérieurs à cette petite nuisance.

Dois-je exiger des panneaux PERC pour ma toiture solaire ?

En moyenne, selon la qualité de fabrication de la cellule, le PERC vous fera gagner entre 1 et 2% d'efficacité. 

Cette technologie, lancée il y a plus de 10 ans, semble être arrivée à son apogée et ne devrait plus offrir d’avancée majeure dans les années à venir. Elle est d’ailleurs rentrée dans les mœurs, puisqu’on estime aujourd’hui qu’au moins la moitié des panneaux fabriqués en sont équipés.

Le futur des cellules photovoltaïque : le type N

Le futur des cellules photovoltaïques se situe aujourd’hui dans une toute nouvelle technologie : les cellules de type N. 

Cette fois-ci, en très résumé, du phosphore entre en jeu afin de basculer le chemin des électrons du bas vers le haut. En résultent de nombreux facteurs positifs, comme une disparition du LID et une captation de l’énergie produite encore plus optimisée.

Cette technologie ne se déploie pour l’instant que sur les panneaux les plus haut de gamme.

Mais normalement, si vous avez lu notre article sur tout ce que vous devez savoir pour bien choisir vos panneaux solaires, vous le savez : l’efficacité d’un panneau n’est cruciale que si vous êtes contraint par une faible surface de toiture. 

Et là encore, vous ne devriez pas concentrer toute votre attention sur ce point : fiabilité du fabricant, garantie produit, coefficient d'efficacité et tant d’autres sont autant de facteurs qui entrent en considération avant de se poser la question d’opter ou non pour du PERC.

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